• Aujourd’hui, on va quitter notre zone de confort. Je tiens à vous présenter Jimm Grogan, un auteur américain qui écrit des livres de science-fiction. En fait, j’ai traduit trois de ses livres. Plus exactement, nous sommes en train de finaliser la traduction de Claymore, son troisième livre. Je pourrais me reposer un peu et me consacrer à mes ouvrages le temps qu’il termine son quatrième livre. Si je traduis ses livres, c’est parce que je prends du plaisir à traduire et cela permet de conserver un contact avec l’anglais, une langue que j’apprécié énormément, même si ma pratique ne s’améliore pas du fait que je n’ai plus la chance de l’exercer, mais aussi parce que j’aime beaucoup ses livres. J’ai accroché dès la lecture du premier volet, Négatif Zéro. D’ailleurs, voici un petit trailer réalisé par mon ami Alex Web D. Cela vous donnera peut-être envie de découvrir l’univers de Jimm. Ensuite, je vous laisse lire l’interview. Franchement, profitez-en, ce n’est pas tous les jours que j’aurai la chance d’échanger avec un auteur américain. C’est une première sur le blog. J’aime beaucoup son sens de l’humour et son franc-parler me concernant. Et vous ?

    Bonjour Jimm. D’abord, merci pour ta confiance. Tout le monde ne le sait peut-être pas mais tu as accepté que je traduise trois de tes livres, tous de l’anglais vers le français. Et maintenant, tu me fais l’honneur d’être interviewé. Je comprends mieux l’anglais que je ne le parle, parce que je n’ai plus l’habitude de le pratiquer, même si je n’étais pas trop mauvais avant, ainsi, je vais commettre quelques fautes. Ne t’inquiète pas, comme je vais publier notre entretien en français, personne ne le remarquera.

    Pour commencer, peux-tu nous dire, brièvement ou non, qui est Jimm Grogan ?

    Je suis un homme de cinquante-cinq ans et un passionné de science-fiction. Je suis titulaire d’une licence en technologie électronique ainsi que d’un diplôme en science informatique, en programmation de logiciel plus exactement. J’utilise toutes ces compétences en ma qualité d’ingénieur. En effet, je teste des prototypes de matériaux semi-conducteurs pour déterminer si on peut lancer la production en série de ces composants. Je suis marié et si je n’ai pas d’enfants, je fais partie d’une famille nombreuse (neveux, nièces, cousins). En outre, chaque semaine, je m’implique dans la vie d’une église protestante.

    Ensuite, il semble que tu as travaillé pendant de nombreuses années pour le compte d’une entreprise dont le nom sera familier pour certains lecteurs français, Sierra. Tu peux me corriger mais je suppose que tu as commencé à écrire à la fin de ta carrière ? À moins que tu te sois essayé à l’exercice de l’écriture bien avant la naissance de l’Univers de Tomek ?

    Je présume que tu fais référence à PMC-Sierra Inc, mon précédent employeur. Merci de me rappeler de mettre mon profil à jour. PMC-Sierra a été racheté par Microsemi Inc, qui a été récemment acheté par la société pour laquelle je travaille actuellement : Microchip Technology Inc. Je travaille donc toujours à temps plein et je n’ai pas encore pris ma retraite.

    J’ai commencé à publier mes ouvrages assez tard. Lorsque j’étais enfant, j’aimais beaucoup écrire. Au lycée, j’ai rédigé une histoire à propos d’une équipe d’explorateurs qui essayait de rentrer sur Terre, fuyant la planète Pluto et ses montres, s’arrêtant sur chaque planète se trouvant sur leur chemin. Il s’agissait de mon premier récit de science-fiction, mais je l’ai perdu quelque part.

    Quand je m’ennuyais, j’avais un problème, j’avais tendance à rêver éveillé en plein jour. J’imaginais des aventures fantastiques jusqu’à ce mon professeur me ramène vers la réalité de notre monde. Cela ne s’est pas bien passé à l’école et cela s’est ressenti au niveau de mes notes. En tant qu’adulte, je parvenais à rester conscient, façon de parler, de manière à pouvoir m’acquitter de mes tâches dans le cadre de mon travail, mais lorsque je me détendais, ou que j’écoutais des cours, je continuais de rêver. Je suppose que si j’étais parti seul en vacances, j’aurais pu m’éclater dans l’endroit le plus ennuyeux qui existe, le Nebraska par exemple, en m’asseyant dans ma chambre d’hôtel et en imaginant des aventures épiques de science-fiction.

    Finalement, l’idée m’est venue à l’esprit de coucher sur papier les meilleures aventures que j’avais imaginées. En 1995, je pense, les ordinateurs fixes existaient à cette époque, j’ai fait des efforts pour les écrire. Il s’agissait de nouvelles uniquement. En 1998, je me suis décidé à écrire un livre mais j’étais intimidé par cette perspective. J’ai écrit plusieurs scènes mais comme je n’avais pas de trame vraiment définie, l’ensemble ne me semblait pas cohérent. Enfin, j’ai lu un livre intitulé Histoire de l’ingénierie, un ouvrage qui incitait à élaborer un plan précis avant la rédaction du texte. Cela m’a inspiré et j’ai réalisé alors plusieurs plans extravagants pour une histoire grandiose. Mes idées pour construire l’architecture du plan étaient tellement nombreuses que c’en était trop, alors j’ai un peu calé.

    Puis j’ai eu une idée à ce moment-là, celle de diviser mon plan trop riche pour former une série de romans, à commencer par Négatif Zéro. Le texte est petit pour un roman, mais cela me convenait amplement.

    Quand tu as décidé de sauter le pas, avais-tu une idée précise en tête ou t’es-tu laissé guider par ton intuition ?

    J’avais une idée précise. J’ai associé deux histoires que j’avais imaginé, mes deux préférées à l’époque, pour qu’elles ne forment plus qu’une. J’imaginais un homme (moi ?) qui résolvait des mystères et qui amenait devant la justice des criminels redoutables au sein d’une société où la condamnation de criminels au tribunal n’avait guère d’impact car peu risquaient d’être réellement appréhendés. Ensuite, j’imaginais aussi un homme (moi ?) qui était capable de sauver des femmes d’une mort certaine grâce à des super pouvoirs et en faire ensuite ses alliés pour accomplir de grandes choses.

    Aujourd’hui, tu as publié trois livres : Négatif Zéro, Baktu et Claymore. Ils font tous partie de la même série : l’Univers de Tomek. Combien de livres prévois-tu d’écrire et connais-tu déjà le fin mot de l’histoire ?

    À l’origine, j’avais prévu d’écrire trois livres : Négatif Zéro, Baktu et le dernier qui présenterait la chute de trident et des Golantiens. Comme j’étais séduit par un personnage secondaire, Claymore, j’ai décidé de lui consacrer un livre entier. Le dernier ouvrage me paraissait tellement dense que j’ai décidé de le diviser en deux parties. D’abord, on va aborder le sort des Golantiens puis celui de Trident. Tout le long du processus d’écriture, mes plans changent, mais ils me sont utiles et ils me stimulent. Alors je continue d’élaborer des plans. Si je termine la série de la manière que je l’ai prévue actuellement, elle comptera cinq livres au total.

    Ton plan est remarquablement bien construit. Certains événements qui se produisant dans le livre trois sont précisément relies à d’autres qui ont eu lieu dans le tout premier, et il n’y a aucune incohérence. Est-ce vraiment difficile de faire en sorte que l’ensemble tienne debout et conserve une certaine cohérence, livre après livre ?

    Préserver cette cohérence constituer un véritable défi tout au long de la série. Ce fut en particulier éprouvant pour Claymore puisque la ligne chronologique du récit englobe l’ensemble de la trame directrice. J’ai passé de nombreuses heures devant un logiciel qui m’a permis de définir la ligne chronologique pour m’assurer que les événements mis en scène n’entreraient pas en contradiction avec ceux des histoires précédentes. J’ai même rémunéré une personne pour réaliser un feuille de travail sur Excel pour définir quels personnages apparaissent dans quels chapitres. La problématique est de nouveau d’actualité pour le livre en cours d’écriture et qui retrace dans le temps l’intrigue dévoilée dans Claymore.

    L’Univers de Tomek expose une quantité considérable d’espèces différentes. Par exemple, il y a les navinos qui comptent quatre bras, mais aussi les zimviens, les soosans, les orwallins, etc. Où es-tu allé puiser toute cette inspiration ? Uniquement dans ton esprit ?

    À l’exception des humains, je les ai toutes inventées. Je souhaitais instaurer des différences notables entre chaque espèce. Toutefois, il est possible que les Wookies de Star Wars m’aient influencé lorsque j’ai créé les soosans, à part que je les ai rendus tout petits.

    Un des éléments majeurs de tes livres est la possibilité pour le lecteur de voir des illustrations des différentes races qui peuplent ton univers. C’est vraiment cool, sincèrement. Tu as dû travailler avec des illustrateurs. Que peux-tu nous dire de cette expérience ? Comment cela s’est-il passé avec la personne concernée ? te contentais-tu de lui dire simplement ce que tu désirais ?

    Insérer des illustrations a vraiment représenté un aspect fun de la création des livres pour moi. Je considérais qu’elles amélioraient considérablement la qualité de lecture. C’était également génial de les acquérir, même si elles étaient onéreuses. Pour Baktu, j’ai dépensé trois mille dollars en illustrations.

    J’ai lancé un concours sur freelancer.com pour proposer de réaliser des illustrations en annexe pour le roman Baktu. C’est de cette manière que j’ai trouvé mes artistes préférés, que j’ai engagé pour illustrer les chapitres du livre. Je leur ai demandé de lire les chapitres spécifiques que je voulais qu’ils illustrent et ensuite ils sont revenus vers moi avec leurs propres idées. J’ai essayé de leur accorder une certaine liberté mais j’ai dû leur faire changer des détails qui allaient en contradiction avec l’histoire.

    Certains écrivains se retrouvent dans certains personnages de leurs romans. Personnellement, je me retrouve un peu dans les très nombreux personnages que j’ai inventés, pas simplement dans un seul. Qu’en est-il pour toi ?

    Je crains que mon double imaginaire héroïque s’avère être le modèle de Tomek. Cependant, j’ai dû lui attribuer quelques faiblesses pour le rendre plus réaliste. Et Claymore revendique également quelques-unes de mes valeurs, comme par exemple celle qui veut que je refuse de laisser les malfrats s’en tirer sans subir les conséquences de leurs actes.

    Dans la vraie vie, es-tu aussi entêté que Tomek ou Claymore ou aimerais-tu agir comme eux ?

    Ma mère travaillait comme psychologue et j’ai été élevé à sa manière étant enfant. Elle a effectué plein de tests psychologiques sur moi pour s’entraîner. Elle en a conclu que ma faiblesse était d’être bouleversé face à des situations d’injustice, quand des individus étaient victimes d’abus ou lorsque des criminels n’étaient pas réprimandés. C’est là que j’ai compris que lorsque j’étais témoin d’une brute qui tourmentait un autre élève à l’école, je m’énervais et je me confrontais à elle, sans me soucier de voir si la personne était plus grande que moi. Cela s’est souvent mal terminé.

    Désormais, tout cela est du passé. Mais entêté ? Je pense être quelqu’un de souple et qui considère les besoins et les désirs des autres. Il faudrait peut-être poser la question à quelqu’un de moins subjectif.

    Peut-être me suis-je mal exprimé en anglais, je ne voulais pas insinuer que Jimm était quelqu’un d’entêté, mais je trouvais que ses personnages et en particulier celui de Claymore, l’entêté. En effet, le navino a tendance à croire qu’à lui tout seul, avec ses compétences d’avocat, dans un monde où peu de criminels sont incarcérés, qu’il va terrasser une organisation criminelle de l’envergure de Trident. Il se met en danger lui-même ainsi que ses proches. Le personnage est à la fois attachant et kamikaze. Et je me demandais donc si Jimm était aussi téméraire que lui dans la vraie vie.

    Est-ce que tu éprouves une affection plus prononcée pour certains personnages ?

    J’aime tous mes principaux protagonistes, Tomek, Spri et Claymore. C’est probablement Tomek que j’aime le plus. Death Ray est intéressant à mes yeux car il a un certain pouvoir d’influence et qu’il demeure mystérieux, même pour moi. Qui est-il ? Chris Red l’a mis un peu en lumière dans l’annexe dans la version française de Claymore. Je compte le présenter davantage dans le dernier opus.

    Est-il possible que des proches t’aient servi de source d’inspiration lors de la création de tes personnages ?

    Oui. Ma femme a inventé le nom de Tomek en modifiant le second prénom de mon frère. Elle a également été périodiquement une bêta-lectrice. Mon frère aime prendre des risques, ce qui me faisait penser à Tomek avant qu’on choisisse son prénom. Mes proches sont certainement mes meilleurs clients.

    Quand j’ai lu ton premier livre, j’ai trouvé qu’on se situait à mi-chemin entre Star Wars et Blade Runner. De toute évidence, c’était typiquement « américain » ; je veux dire, de mon point de vue, cela correspondait totalement avec le genre de création artistique que la culture américaine diffuse au reste du monde. Quelle était ton intention première lorsque tu as écrit les premières lignes de Négatif Zéro ?

    Je n’ai jamais eu l’intention de correspondre à aucune culture que ce soit. Toutefois, j’ai été imprégné de la culture américaine durant tout ma vie, donc j’ai pu la retranscrire dans le livre sans m’en rendre compte.

    Mon objectif premier, si je me souviens bien, était d’essayer de donner vie au monde, peut-être devrais-je dire l’univers, que j’avais imaginé avec toutes ses merveilles alien et toutes ses curiosités. Je voulais partager mon imagination avec mes semblables. À vrai dire, l’actuel premier chapitre de Négatif Zéro est le dernier que j’ai écrit pour ce livre. Mon éditeur a suggéré que je rédige un nouveau premier chapitre pour montrer Tomek en train de mener une enquête comme il en a l’habitude avant que je ne l’embarque dans les affaires qui vont changer son existence. Alors, j’ai utilisé un extrait d’une histoire courte que j’avais imaginée il y a des années auparavant et j’en ai fait le chapitre un.

    De toute évidence, l’histoire se déroule dans un cadre space-opéra. Pourtant, dans chaque livre, on peut deviner différents messages personnels manifestant de l’amour, de la tolérance, un appel à l’aide pour les sans abris et bien d’autres. Te fixes-tu des limites ?

    Je suis certain que j’ai des limites. Je suis flatté que tu aies remarqué quelques-uns des messages. De nos jours, j’ai escompté insérer des messages signifiants dans mon récit, sans pour autant faire la morale ou en les intégrant de manière trop artificielle.

    Lorsque tu auras terminé l’écriture de l’Univers de Tomek, prévois-tu déjà d’écrire d’autres histoires ?

    Il semblerait que mon rythme d’écriture a diminué récemment. J’ai l’intention de reprendre la cadence que j’avais maintenue précédemment, mais il me faut encore compter deux ans pour achever les deux derniers livres. Une fois à la retraite, j’aurais le temps d’écrire d’autres livres.

    Si oui, envisages-tu d’écrire d’autres romans de science-fiction ? As-tu trouvé ton genre de prédilection ?

    J’aime la science-fiction et j’aime écrire des histoires dans ce cadre-là. Il s’agit du chemin le plus évident pour moi. Toutefois, je considère l’éventualité de quitter ma zone de confort et de m’essayer à un autre genre pour changer. Une histoire fantasy avec de la magie et des dragons, ça me plairait bien. J’ai toujours voulu mêler la fantasy avec la science-fiction. Peut-être que des astronautes pourraient atterrir sur la planète Tolkien. Mais je suis tenté de me lancer dans un thème plutôt intimidant pour moi, comme une romance ou une enquête contemporaine. Qu’est-ce qui pourrait arriver de pire ? Si c’est vraiment mauvais, je ne le publierais pas et personne ne sera au courant de mon échec. En tout cas, j’imagine que je vais principalement œuvrer dans le domaine de la science-fiction à l’avenir.

    Maintenant, nous allons parler de Jimm et non de Tomek. Considères-tu ton activité d’écrivain comme ta nouvelle carrière ?

    Non, pour que cela devienne mon métier, il aurait fallu que je réalise des bénéfices. Pour le moment, il s’agit seulement d’une activité qui me permet de m’épanouir, comme si je pratiquais du canoë-kayak ou comme si je regardais un film.

    Il est possible que je me trompe mais tu as publié tes livres toi-même, n’est-ce pas ? Le choix était-il évident pour toi ou as-tu essayé de soumettre ton premier manuscrit à des maisons d’édition ?

    Je n’ai jamais essayé de contacter d’éditeur parce que je supposais qu’il fallait que je me fasse un nom en tant qu’écrivain avant qu’un éditeur ne s’intéresse à moi. Parfois, je me demande si je n’aurais pas dû essayer d’envoyer mon manuscrit à quelques éditeurs. Après tout, voir ses textes rejetés à quelques reprises ne fait-il pas partie de l’expérience de l’écriture ? Néanmoins, j’étais également inquiet à propos des droits d’auteur de mes livres. S’éditer soi-même avait l’air amusant, m’offrant une quantité de choix à ma disposition pour mettre en forme mes publications. Est-ce qu’un éditeur m’aurait laissé illustrer un livre à ma guise ?

    As-tu eu l’intention d’engranger des profits ? Ou alors, peu importe, tu voulais écrire ton histoire, la partager et voir ce qui se passe ?

    Cela aurait été génial d’obtenir plus de reconnaissance et de gagner plus d’argent. Mais, me considérant comme un amateur, je me suis contenté de ce qui découlerait de mon activité. Je pense que ma principale raison de publier mes textes visait à partager mes histoires avec des inconnus. J’ai au moins donné autant de livres que je n’en ai vendus.

    Quel genre d’auteur es-tu ? Consacres-tu tout ton temps devant l’ordinateur ou vas-tu à la rencontre des lecteurs lors de salons du livre ou dans des librairies ?

    Je passe essentiellement mon temps sur mon ordinateur. Je suis conscient que ce n’est pas la meilleure solution. J’ai envisagé de participer à une journée de dédicaces dans une librairie qui organise ce genre d’événements, mais j’étais effrayé par cette perspective. Peut-être que je devrais assister à ce genre d’événement pour voir comment un auteur s’y prend avant d’organiser le mien. Qu’est-ce qui pourrait m’arriver de pire ? Que la foule me submerge pour obtenir ma signature ? Ou que personne ne se manifeste ? Dans les deux cas, j’y survivrai.

    Quand tu étais jeune, étais-tu un lecteur vorace ? SI oui, quel auteur t’aurait inspiré et t’aurait aidé à devenir l’auteur que tu es maintenant ? Se pourrait-il que tu aies lu Philip K. Dick ?

    Je n’ai pas lu un seul livre de Philip K. Dick. J’ai vu quelques-uns des films qui ont été adaptés à partir de ses livres. Quand j’étais jeune, j’aimais lire Louis L’Amour, J. R. R. Tolkien, Robert A. Heinlein et Isaac Asimov. Je pense que Robert et Isaac ont donné vie à mon amour pour la science-fiction.

    Si tu étais un personnage de livre, qui aimerais-tu être ?

    Est-ce que Han Solo est un choix valable ? Star Wars a été rédigé sous forme de livre. Sinon, m’incarner dans la peau de Tomek serait très amusant pour moi.

    Han Solo est un choix valable. Il est présent dans de nombreux livres de l’univers Star Wars. Actuellement, je lis L’Académie Jedi, où il apparaît en compagnie de sa femme Leîa Organa Solo et de leurs enfants. J’ai adoré la trilogie qui a été écrite à son sujet et qui retrace toute son histoire jusqu’à son arrivée à la Cantina où il fait la rencontre de Luke Skywalker et d’Obi-Wan Kenobi. On apprend tout à son sujet, ses rencontres avec Chewbacca et Lando Calrissian, comment il obtient le Falcon Millenium, pourquoi Jabba the Hutt en a après lui, etc… Cette trilogie surclasse de très loin les films qui ont été mis en scène selon mon point de vue et aurait été un succès phénoménal si elle avait été adaptée de manière fidèle avec les mêmes moyens que les autres trilogies. Je ferme la parenthèse mais je recommande à tous les amateurs de Star Wars de s’intéresser à cette trilogie ainsi qu’aux romans qui jalonnent cet univers et qui a été quelque peu bafoué par les derniers films.

    As-tu un bêta-lecteur dans ton entourage ? Ta famille te soutient-elle ?

    Ma femme remplit cette fonction. Je ne mets pas mes livres à la disposition de mes proches tant qu’ils ne sont pas publiables. Cela dit, Makayla, l’une de mes nièces m’a convaincu de nommer un personnage en son honneur. Dans le livre Baktu, tous les êtres de ce monde possèdent un nom avec quelques syllabes, j’ai prénommé un personnage secondaire Makayla.

    En outre, les proches me soutiennent énormément. Ils apprécient ma page Facebook et ils achètent mes livres.

    Pour conclure cette interview, je vais t’offrir l’opportunité de dire ce que tu veux aux lecteurs français. Tu as carte blanche.

    Merci pour votre attention. Si vous êtes parvenus jusqu’ici, jusqu’à l’ultime question, cela signifie que j’ai dit des choses intéressantes. Je suis donc ravi. J’espère également partager mes histoires avec toi. Et je remercie également Chris Red, pour avoir réalisé cette interview ainsi que pour son travail de traduction.

    Le site de Jimm grogan (en anglais)

    La page Facebook de Jimm

    La page Amazon de Jimm (en Français)

    La page de Jimm sur mon site (en Français)

     


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  • Bonjour Léonnic. Ce n’est pas la providence qui m’a guidé vers toi. C’est toi qui m’a trouvé sur la plateforme Simplement Pro, autrement, je l’avoue, honteux, je n’aurais peut-être pas lu Un secret halo de rose, ton livre car la couverture, le titre, bien qu’original, cela ne correspondait pas à mon genre de lectures visuellement. Comment te décrirais-tu d’ailleurs en tant qu’écrivain ?

    Bonjour Chris et merci pour cette opportunité que tu m’offres avec cette tribune. La première question est large ; toutes les suivantes permettront d’y répondre plus précisément. Disons en préambule que j’écris avec mon cœur et ma tête, avec sincérité et malice, pour décoiffer et distraire, tout en essayant humblement de distiller quelques messages subliminaux humanistes et sociaux qui me tiennent à cœur.

    Tu m’as repris sur mon blog en précisent qu’Un secret halo de rose n’était pas ton premier roman. Et en effet, tu avais écrit Moul€ Fric précédemment, que tu avais publié en 2007 si je ne me trompe pas, comment expliques-tu ce grand écart sur la ligne temporelle de ton activité d’auteur ?

    En réalité, le temps est passé si vite. Et je n’ai cessé d’écrire depuis ce premier roman publié en 2007. Tout d’abord, en 2008, une fiction loufoque et quasi pamphlétaire, intitulée Si tu annules tout je reviens, impliquant une personnalité politique (démasquable sans trop de difficultés) qui flirte avec les limites déontologiques et avec la compagne du personnage principal, et refaisant l’Histoire jusqu’à un SMS dont le contenu est le titre du livre. Pour ce texte, j’ai été reçu par le Directeur de collection d’une maison parisienne, j’y ai cru, mais l’essai n’a pas été transformé »« marché et actualité subitement saturés de textes autour de cette personnalité m’a-t-on finalement opposé ; mais je garde un très bon souvenir de ces échanges et me suis autoédité sur Lulu. En 2009, ma nouvelle Personne n’ira cracher sur nos tombes (cette année-là, on rendait hommage à Vian) a été retenue dans le cadre de l’Appel à Textes de SF organisé par les éditions Armada, dont l’objectif était de bâtir une Anthologie sur l’immortalité… mais il n’y a curieusement pas eu de suite après les premières relectures et corrections… à mon grand dam et à celui des treize autres lauréats. Dans ce texte, la monnaie d’échange était l’organe, et  l’immortalité devenait possible pour les plus riches d’entre nous : ceux qui avaient pu acquérir, stocker, placer des cœurs, cerveaux etc… en double voir en triple dans des banques d’organe.

     

    Ensuite, pendant plusieurs années, j’ai participé assidûment à divers concours de nouvelles, le format me convenait bien ; une de mes nouvelles intitulée Entre deux chaises a d’ailleurs été publiée en 2012 par les éditions du Désir dans le cadre d’un Appel à Textes sur le Père Lachaise (Recueil de nouvelles du Père Lachaise, Tome 1), j’ai aussi participé au Pépin, à des concours de poèmes, Short Edition, prix Agostino du polar, un concours sur un week-end autour du thème du courage (avec un texte intitulé Courage against the Machine, d’autres vraiment ludiques où il fallait partir d’une photo,  et j’en oublie… jusqu’à me relancer sur un projet de roman, avec Un secret halo de rose, car il fallait que ça sorte à nouveau, car j’ai eu l’énergie et le temps, car les conditions furent à nouveau réunies. Comme tu vois, j’écris tout le temps, et comme tu sais, ça ne se voit pas tant que pas de publication. De temps à autre je poste des textes sur un blog, pour qu’ils ne soient pas complètement perdus.

    Revenons en arrière. Quand as-tu commencé à écrire ?

    Après m’être fait tout un tas de films dans ma tête (j’ai un naturel rêveur et très imaginatif), je suis passé du ciné à l’écriture, avec constance et engagement, en 2006, à un moment où j’ai rencontré un passage professionnel difficile, et où j’étais en proie à quelques errements existentiels : bref, il m’a fallu combler un vide spirituel et essentiel. Je me suis alors essayé à des chroniques stylées sur l’actualité postées sur un blog pendant plusieurs mois. Mais cela ne m’a pas satisfait. Alors je me suis lancé dans un projet de roman, non autobiographique mais très personnel, Moul€ Fric, publié en 2007 par une maison choletaise, Les 2 Encres (je vivais alors l’Ouest de la France). J’y ai mis en scène 3 personnages aux environnements sociaux-culturels très différents qui finissaient par se ressembler, se cloner mentalement, sous l’effet du moule sociétal et de l’entreprise. L’édition fut une formidable expérience humaine pour moi ! J’y ai rencontré des passionnées du livre, dont une avec qui je suis toujours en contact. Le tirage de 500 exemplaires a été quasi épuisé je crois, ce qui est plutôt chouette, même si mes amis ont joué un grand rôle au départ (pour une centaine d’exemplaires). Le roman a été placé dans la sélection des Livres de Noël de l’Internaute en 2006, a été finaliste des concours du Léon et du premier roman de Draveil, et a reçu quelques critiques positives de presse (Le Berry républicain, Armor…). Depuis, je ne conçois plus de vivre sans écrire, des petits machins, des gros trucs, des bidules, en pièces détachées ou assemblables, recyclables ou pas.

    Si on peut supposer que tu as lu durant ta vie, as-tu entretenu un lien particulier avec la lecture au cours de ton enfance ? Quelques auteurs t’ont peut-être marqué ? Des genres de prédilection ?

    J’ai lu dans mon enfance, mais sans zèle particulier ; je l’ai consacrée à un fantasme : devenir joueur de tennis professionnel. J’ai échoué sur ce plan-là, plutôt loin du but, mais ça m’a dévoré au sens propre (la majeure partie de mon temps) et au figuré (ça a fini par m’abîmer la hanche). Alors j’ai lu bien sûr, ce qu’il fallait lire, mais aussi des textes à intrigues ou polars (enfant, les incontournables Daudet, La Fontaine, clubs des 5, puis, ado, A Christie, Boris Vian, Barjavel…), j’ai lu Pagnol aussi, et, davantage que le style ou l’intrigue, les romans qui m’ont vraiment marqué dans mon enfance furent les odyssées exceptionnelles : Vendredi ou la vie sauvage,  Croc-Blanc et Naufragé volontaire d’Alain Bombard, que je cite d’ailleurs dans Un secret halo de rose.  

    En revanche, depuis la fin de mes études (scientifiques), je lis vraiment passionnément et intensément. Essentiellement des romans contemporains. Je papillonne d’un style à un autre, en fonction de mon humeur du moment, comme tout lecteur j’imagine : en période sombre, je recherche des sources de réconfort et de la légèreté, et en période plus exaltée, j’ai besoin d’arduité. Quand un écrivain m’a emporté une fois avec une intrigue et un style, alors je deviens manichéen et lis l’ensemble de son œuvre. Mes auteurs de prédilection dont je guette les sorties : Jean-Paul Dubois, Olivier Adam, Michel Houellebecq, Philippe Djian. J’aime aussi beaucoup les textes de Delphine de Vigan, Nicolas Fargues, Tonino Benacquista. Cet été, j’ai découvert Au fond de l’eau de Paula Hawkins et Cataract city de Craig Davidson, deux romans exceptionnels. Quand j’ai besoin de me divertir, je peux prendre beaucoup de plaisir à lire des auteurs estampillés grand public comme Douglas Kennedy, Joël Dicker. Ou des polars de JC. Grangé ou B. Minier. J’adore les pavés de Jonathan Franzen, j’ai eu un coup de cœur pour un thriller, La ferme de Tom Rob Smith et pour Chaos calme de S Veronesi. Quand j’ai de la force, je peux aussi me plonger dans des textes plus personnels ou profonds, comme l’abolition de Robert Badinter. Charlotte de David Foenkinos m’a stylistiquement emporté. Certains compositeurs me font aussi vibrer, je frissonne et ressens des émotions intenses quand j’écoute Mokaiesh (que j’ai cité au début du roman), Dominique A, les derniers Arthur H, J Cherhal, la Grande Sophie, Camille, O Ruiz, E Loizeau, Noir Désir, Lavilliers, Bashung, Grand Corps Malade, Eddy de Pretto, Saez...

    Chaque auteur possède une source d’inspiration qui lui est propre. Certains ont besoin d’expier leurs souffrances quand d’autres rêvent de s’évader de notre monde. Quelle est ton étincelle ?

    J’essaie de ne pas expier mes souffrances dans mes écrits, tout au moins dans ceux qui sont destinés à être lus, car ce serait malveillant, et je ne ressens pas non plus le besoin de m’évader de mon quotidien ; mon moteur, c’est curieusement et tout simplement un besoin fort presque physiologique et irrationnel d’expiration, après l’Inspiration. Qui se manifeste sans prévenir. Un signal qui passe au vert. Un besoin subit (et subi) que ça sorte, de défendre une ou des causes, de transmettre un message, d’amuser, de choquer parfois, de titiller ; et de vivre une nouvelle aventure passionnante.

    Comptes-tu t’inscrire dans un genre spécifique et te plier aux règles parfois restrictives de certains univers ou bien envisages-tu de nager dans l’océan littéraire comme un électron libre n’écoutant que sa fibre intérieure ?

    Je navigue au quotidien dans un monde pétri de contraintes technico-financières, alors, non, je ne suis pour l’instant disposé à aucune concession dans mon cocon créatif.

    Un secret halo de rose n’est pas un choix de titre banal. Bien évidemment, il faut avoir lu le livre pour le comprendre. Toutefois, une question me brûle les lèvres. As-tu pensé à ce titre avant d’écrire ton roman ou une fois que tu l’avais rédigé et que tu avais donc tous les éléments à ta disposition pour te permettre de prendre la meilleure décision possible ?

    Halo de rose, je l’avais dès le début ; en revanche, j’ai longtemps cherché le nom épithète pour doubler le sens du titre. Et j’ai convergé sur secret, à la toute fin du récit.

    La psychologie est présente dans ce roman, et en particulier la science subtile qui semble lier un thérapeute à son patient. As-tu effectué des recherches ou puisé dans ton vécu personnel pour matérialiser ce dialogue docteur-malade ou as-tu simplement fait confiance à ton imagination et à ton intuition ?

    L’imagination m’a guidé vers des recherches plus approfondies. Je n’ai pas (encore) de vécu personnel dans ce domaine, peut-être par peur de fouiller et des conséquences que cela aurait de remuer trop de choses. Mais j’ai vraiment infléchi mon positionnement sur la Psychologie et n’affirme plus catégoriquement que je n’y aurai jamais affaire (plus jeune, par ignorance, je considérais cette « discipline » comme l’affaire de fous… et maintenant, presque comme l’affaire de tous).

    Mine de rien, et en dépit de sa couverture colorée, Un secret halo de rose est un livre qui parle longuement d’un sujet funeste, la mort. Et dans un contexte bien précis avec une raison qui fait souvent débat au sein de notre société et à l’occasion de réunions de famille le dimanche midi : les accidents imputés à la consommation d’alcool. Je n’ai pas envie de remuer le couteau sous la plaie, ou plus précisément la bouteille dans le bar, mais peut-on voir dans ce personnage hanté par la culpabilité un écrivain qui exorcise des plaies résultant de la vie réelle ?

    Non, par chance, je n’ai pas été confronté à cette situation dramatique dans mon cercle familial ou d’amis.

    Entre nous, en tant qu’amateur de foot et en particulier de l’OM, la séquence au bar avec le match de la remontada en arrière-plan, était-ce vraiment nécessaire ?

    Scénario oblige, il me fallait un événement rassembleur qu’un des personnages pourrait utiliser afin de masquer le véritable mobile de sa présence à cet endroit. J’ai choisi celui-là, car il s’est imposé dans l’actualité au moment où j’écrivais ce passage. Et aussi car j’ai vraiment vibré en regardant les deux matchs, même si ne suis pas supporter du PSG (suis nostalgique des années OM entre 88 & 93… allez, je l’avoue, en coupe d’Europe, je suis chauvin et j’ai supporté inconditionnellement Bordeaux, Auxerre, Lyon, Toulouse, Nantes lors de leurs épopées).

    As-tu utilisé un plan soigneusement détaillé pour construire ta fiction ou t’es-tu laissé guider par ton intuition pour broder au fur et à mesure que tu donnes vies à des chapitres et à des personnages ou à des situations auxquels tu n’avais pas forcément pensé ?

    Les trois parties majeures (« L’autopsy vile », « l’odyssée leste », « la traversée satanique ») étaient les fondations du récit, définies au tout début ; et à l’intérieur de chacune d’elles, j’ai bien sûr brodé et tiré les ficelles au fil de l’écriture.

    En-dehors des thèmes que tu as abordés dans ta fiction, il faut reconnaître que tu as apporté un soin particulier à la forme de ton texte. Métaphores, jeux de mots, comparaisons, et j’en passe, tu nous as offert un vrai festival de maîtrise de la langue française, parfois au détriment de l’intrigue, de mon point de vue de lecteur. Es-tu exigeant sur le plan du vocabulaire et de la syntaxe ou bien est-ce simplement naturel chez toi ? En somme, tu écris comme tu penses ?

    Je peux devenir fou en cherchant un mot, je ne peux écrire sans dictionnaire des synonymes accessible et, oui, j’en fais peut-être un peu trop. Je suis attaché aux cultures régionales, aux langues locales, à tel point que l’hégémonie de la langue anglaise m’effraie, c’est une atteinte majeure à la Culture (qui connaît Glenmor aujourd’hui ?), même si les traducteurs réalisent des prouesses. Alors, je reconnais qu’il m’amuse de concevoir des phrases qui ne sont pas traduisibles (dont la traduction ne pourrait avoir le même sens ou impact dans une autre langue).

    Et aussi, je me mets beaucoup de pression sur chaque phrase pour une raison idiote : j’ai toujours pensé qu’il fallait taper à l’œil d’un éditeur qui lirait en diagonale ou ouvrirait une page au hasard… mais pour le lecteur qui lit le texte dans son intégralité, je reconnais que cela peut être surprenant, voire déconcertant.

    Tout ceci étant dit, dans Un secret halo de rose, cette exubérance stylistique sert l’intrigue et la chute (et je trouve, que cela encourage une deuxième lecture J)

    Si je ne me fourvoie pas, Un secret halo de rose a été édité par une petite maison qui a pour but de promouvoir des auteurs indépendants : Prem’Edit. Peux-tu nous en dire davantage et nous expliquer brièvement le fonctionnement de la maison en évoquant notamment les différentes formes de soutiens qu’elle a pu t’apporter dans la finalisation de ton roman ?

    Déjà, le fait que le texte ait été lu et retenu par plusieurs lecteurs (le processus de sélection de Prem’Edit implique un comité de lecture citoyen de cent-vingt personnes) procure une petite satisfaction, un sentiment de légitimité plus fort que le retour d’un proche sur un manuscrit.

    Une fois sélectionné, mon texte a été jugé abouti : je n’ai pas subi de demande majeure de modification, et j’ai pu faire les fignolages que je souhaitais, librement, jusqu’au BAT. C’est appréciable.

    Ensuite, concernant la couverture, j’ai fourni l’illustration (aquarelle faite par mon beau-père, comme pour Moul€ Fric) et Prem’Edit a réalisé la mise en page, je la trouve réussie.

    Dès la publication, Prem’Edit m’a fourni un format ePUB pour que je puisse le soumettre à des chroniqueurs (sur la plateforme Simplement Pro sur le conseil d’une auteure de Prem’Edit qui nous a tous mis en relation via un groupe privé Facebook) et a préparé un communiqué de presse, mais la maison étant encore jeune, le réseau reste à construire, c’est donc un peu tôt pour faire un retour sur la promotion et la diffusion.

    Comment vis-tu ton activité d’auteur ? L’exerces-tu uniquement cachée derrière ton écran d’ordinateur comme je l’ai longtemps fait ou vas-tu dans des salons à la rencontre du lecteur ?

    Je suis d’un naturel communicant, pour Moul€ Fric, j’avais fait quelques salons et c’était vraiment excitant de rencontrer voire de convaincre des lecteurs potentiels d’acheter, puis de recevoir leurs impressions après lecture. Mais c’était il y a dix ans, et depuis, je me suis laissé dire que la révolution technologique était entrée en Littérature : les réseaux sociaux sont omniprésents, des booktubers vivent de leurs activités… bref, je ne sais pas trop comment m’organiser et m’y prendre pour faire connaître le roman mais suis ouvert à tout. J’avance au jour le jour. Je compte beaucoup sur le hasard. Et les belles rencontres. Comme la nôtre ;-)

    Ressens-tu une émotion particulière lorsque quelqu’un lit un de tes livres ou lorsque tu découvres une chronique ?

    Ah oui ! Je suis vraiment très ému… et attentif. Je sais qu’Un secret halo de rose est un roman clivant… qui peut plaire mais aussi lasser. Autant lors de mon premier roman, j’avais veillé à ne décevoir personne, à arrondir des angles que j’avais aiguisés en première intention, au risque de me compromettre un peu (ne pas vouloir déplaire n’a jamais garanti de plaire), autant là je ne me suis pas bridé sur le style et les égarements volontaires ; j’ai conscience que le récit peut surprendre voire agacer, alors forcément je guette les retours.

    As-tu un lecteur privilégié dans ton entourage ?

    J’en ai plusieurs, j’ai cette chance, dans le cercle familial, mais ce n’est jamais évident de savoir interpréter leurs remarques et de les prendre en compte pour faire progresser un texte.

    Si tu étais un livre, ou un personnage de roman, qui serais-tu Léonnic Asurgi ?

    Si j’étais un personnage, je serais sans aucun doute un mélange de Samuel Polaris (ou de tout personnage de JP Dubois) pour son côté obsessionnel, un peu dérangé, plutôt rigolo (souvent malgré lui) et du personnage principal de Je vais mieux de D Foenkinos pour cette anxiété qu’il combat au quotidien. Maintenant, qui j’aimerais être ? Si j’étais un livre, je rêverais d’être le polaroman La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil de S Japrisot, pour son inclassabilité et sa détermination ostensible à ne rentrer dans aucune case (suis un tantinet claustrophobe…).

    L’écriture est-elle ton activité principale ? Exerces-tu une profession ou d’autres passions ?

    Je regarde amoureusement ma fille grandir, je suis ingénieur dans l’Industrie, j’ai repris le tennis en compétition depuis une opération salvatrice de ma hanche (qui a eu lieu le fameux jour du match de la remontada et dont la convalescence m’a permis de finaliser le roman) et, donc, « heureusement », les caprices de mon sommeil détraqué m’offrent la possibilité d’écrire.

    Être auteur ou écrivain est un métier particulier, comment cela se passe-t-il avec ton entourage ? Il te soutient et s’intéresse à ton travail ?

    Mon entourage est compréhensif, m’encourage, me relit, me critique, pas toujours positivement, ce qui est une chance. Je pense même avoir transmis le virus de l’écriture à ma fille.

    Tu le sais aussi bien que moi : écrire implique une gestion des priorités et du temps minutieuse et hyperactive : je reste vigilant à ne pas troubler l’équilibre familial.

    Enfin, je te laisse le mot de la fin. Tu as carte blanche.

    Nous ne nous connaissons pas encore, mais tes questions sont malicieusement séquencées, éloquentes de personnalisation au texte que tu as lu, avec sensibilité, elles mettent en avant ta générosité, ton altruisme et une forte empathie. Alors je saisis cette carte blanche pour te dire merci, et aussi pour un défi, lancé à tout lecteur de cette page : en l’honneur de Chris, de son site, et aussi en clin d’œil à tous ces auteurs de l’ombre que nous sommes, merci de la faire rebondir le plus possible : la liker, la tweeter, la re-tweeter… et m’empresse de ce pas d’aller désormais piocher une autre Carte, Noire celle-ci (besoin de caféine, là ;))

    Pour l'anecdote, Léonnic Asurgi me l'a confié. Tel Batman, il porte un masque, à savoir son nom d'auteur, un pseudonyme qui s'avère être un mystérieux anagramme. 

    N'hésitez pas à découvrir la plume de Léonnic Asurgi avec ce texte très court :

    Footaises, Léonnic Asurgi

    Le site de Léonnic

    La page Amazon de Léonnic

    Textes de Léonnic sur Short-Edition


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  • Bonjour Florence. C’est le hasard qui m’a guidé vers ta page Amazon et mon sens du goût, plus précisément, qui m’a incité à choisir l’un de tes livres, Les sept pierres de vie : Mémoire Perdue, le premier tome d’un cycle qui s’inscrit dans le genre de la Fantasy. Si tu le veux bien et si tu me permets de te tutoyer, on ne va pas perdre de temps et entrer directement dans le jeu des questions et des réponses.

    Pour commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots, ou en quelques phrases si tu es loquace, et nous donner une idée de qui est Florence Jouniaux.

    Je suis mariée, ai trois enfants et je viens d’avoir un petit-fils !  Je suis quelqu’un de passionné qui prend à cœur son métier d’enseignante de lettres classiques. « Carpe diem » est une devise que je tâche d’appliquer au quotidien ainsi que « mens sana in corpore sano » :  je fais donc du sport ! J’aime beaucoup les langues dont je me sers dans mes romans en utilisant les différentes racines pour former de nouveaux mots, voire de nouvelles langues.

    Ensuite, parlons de ton lien avec l’écriture. Quand as-tu commencé à écrire ?

    J’ai commencé à écrire il y a une dizaine d’années, une expérience incroyable ! Un début de chapitre m’est venu à l’esprit trois soirs de suite. Le troisième soir, je me suis relevée et ai commencé à écrire sur papier, les mots venaient tout seuls, je n’avais aucune trame au début. J’ai écrit ainsi quatre-vingt pages avant de décider que ce roman deviendrait une trilogie (c’était de la fantasy) et que je devrais le taper à l’ordinateur si je voulais que mes proches me lisent, pour commencer. L’objectif était d’avoir un « produit fini ». J’ai terminé le premier tome en moins de quatre mois. J’écrivais tout le temps et partout !

    Si on peut supposer que tu as lu des livres fantasy, as-tu entretenu un lien particulier avec la lecture au cours de ton enfance ? Quelques auteurs t’ont peut-être marquée ?

    Depuis toute petite, je dévore les livres. A l’adolescence, Tolkien m’a marquée, puis ce fut Robin Hobb, Herbert, Dan Simmons, Robert Jordan, David Eddings, Bernard Simmonay… La liste est longue !  Evidemment, j’ai lu tous les classiques (Zola, Balzac, Maupassant, Stendhal, Racine aussi etc) et la littérature étrangère, des auteurs grecs et latins en passant par les russes, dont l’un, contemporain, me plaît beaucoup pour sa sensibilité : Sacha Isaïn. J’aime aussi les romans historiques qui m’emmènent dans l’Egypte ancienne ou au moyen-âge, ainsi que les policiers, dont les romans de Frank Thilliez.

    Chaque auteur possède une source d’inspiration qui lui est propre. Certains ont besoin d’expier leurs souffrances quand d’autres rêvent de s’évader de notre monde. Quel est ton moteur ?

    Clairement, j’écris avant tout pour m’évader, soit dans des univers imaginaires, soit dans l’espace et/ou le temps, d’où mon goût pour les romans historiques et la science-fiction. Je viens d’ailleurs de finir une trilogie d’un jeune auteur que je conseille, Bastien Pantalé.

    J’ai vu que tu as écrit plusieurs livres. Chacun de tes ouvrages semble se situer dans un univers assez proche. As-tu trouvé ton genre de prédilection ou t’imagines-tu, à terme, exercer ta plume dans un cadre différent ?

    J’ai écrit deux trilogies fantasy mais aussi deux romans historiques. Je viens de terminer un roman de science-fiction –une dystopie- et si mon genre préféré reste la fantasy, j’aimerais écrire d’autres romans historiques, du théâtre aussi peut-être. C’est l’inspiration qui décidera.

    Les sept pierres de vie : Tome 1 – Mémoire Perdue présente le parcours d’un homme particulier qui a perdu la mémoire et qui sillonne le monde dans lequel il vit, à la recherche de son passé, de son identité et d’un but. Il s’agit d’une vraie quête individuelle. D’où t’es venue cette idée ?

    La question est difficile ! Je pense que l’inspiration demeure un mystère. Ce qui est sûr, c’est qu’un auteur écrit par rapport à sa vision du monde et ses ressentis. Les lectures du moment et même les séries ou films qu’il regarde peuvent faire jaillir une idée, sans d’ailleurs qu’il en ait forcément conscience. De même, ses personnages ont forcément une part de lui, mais c’est un savant mélange.

    La magie est également présente dans ton roman. Avec subtilité, cependant. Pas d’artifices grandiloquents à la J.K. Rowling mais tout de même chamanisme et sorcellerie sont utilisés avec efficacité. J’ai cru déceler une inspiration dû au patrimoine celtique mais je peux me tromper. Peux-tu nous éclairer sur ton lien avec toutes ces pratiques « occultes » si tu m’autorises cette expression un peu cavalière ?

    Les sciences occultes m’ont toujours fascinée, mais surtout les capacités inexploitées du cerveau humain (télépathie, télékinésie, lévitation etc). D’ailleurs, je pratique le reïki (« force de vie » en japonais) qui agit sur les chakras et permet de « réparer », dans une certaine mesure, les déséquilibres de notre énergie.

    Mémoire perdue est le premier tome d’une saga dont tu as déjà publié trois tomes. Le livre est conséquent et pose les bases d’un univers riche en personnages et en lieux. As-tu une idée précise du reste de la saga et combien de tomes comptes-tu écrire ?

    Mes trois tomes forment une trilogie achevée.  Mais j’ai prévu d’écrire une suite et même les « préquelles ». Je suis loin d’avoir exploité tous les mondes et créatures que j’ai inventés, je reste donc sur ma faim.

    D’ailleurs, as-tu déjà le dénouement final en tête ?

    Pour la suite, je n’ai pas encore le dénouement.

    Utilises-tu un plan soigneusement détaillé pour construire ta fiction ou te laisses-tu guider par ton intuition pour broder au fur et à mesure que tu donnes vies à des chapitres et à des personnages auxquels tu n’avais pas forcément pensé ?

    Contrairement à Flaubert et à ma pratique d’enseignante, je pars d’une idée centrale, d’un personnage, et je me laisse emporter par mon intuition et mes protagonistes. En revanche, j’ai plusieurs fichiers : l’un où j’établis des fiches personnages très détaillées, l’autre où  je résume chaque chapitre.

    J’ai noté également que la rencontre était au cœur de ton livre. En effet, Martin, le personnage principal, voit sa quête avancer grâce aux nombreuses rencontres qu’il fait. Je dois avouer que j’ai aimé ce concept, au début, mais que par la suite, je m’en suis lassé, j’ai trouvé que ce processus se répétait trop. Mais c’est subjectif. En outre, peux-tu nous dire s’il s’agissait bien d’un thème qui te tenait à cœur ?

    Au travers de mes nombreuses lectures fantasy, j’ai aimé que la quête du héros soit marquée par ses différentes rencontres (adjuvants ou opposants). C’est sans doute la raison pour laquelle je reproduis ce processus. Dans la vraie vie, je pense aussi qu’on se construit par rapport à notre environnement et nos rencontres.

    Je n’ai pas pris le temps de vérifier pour chacun de tes livres mais si je ne me trompe pas, tu as pris le choix de publier toi-même tes livres. Y a-t-il une raison particulière ? Comptes-tu retenter le choix de l’auto-édition à l’avenir ?

    Au début, très naïve, j’ai envoyé le premier tome de ma première trilogie à des éditeurs connus, en format papier. N’obtenant pas de réponse positive, j’ai décidé de me tourner vers l’édition sur internet avec Publibook et ai finalement opté pour Amazon : les deux ne sont pas satisfaisants pour la promotion, j’en suis consciente. Et comme je travaille à plein temps, je n’en ai guère pour m’en occuper et encore moins pour aller démarcher les maisons d’édition. L’idéal serait qu’un éditeur découvre et apprécie mes romans, on peut rêver !

    Comment vis-tu ton activité d’auteur ? L’exerces-tu uniquement cachée derrière ton écran d’ordinateur comme je l’ai longtemps fait ou vas-tu à des salons ? Vas-tu à la rencontre du lecteur ?

    J’ai participé en effet à des salons : deux fois à Genève et chaque année avec la Société des Auteurs Savoyards dont je fais partie. J’ai aussi donné des dédicaces en librairie. Ces rencontres sont en effet importantes, même s’il devient de plus en plus difficile de vendre un livre papier : c’est un investissement que beaucoup de gens n’ont pas (ou plus) envie de faire. Il n’est pas rare qu’à la fin de la présentation  d’un de mes romans, la personne me dise que ça l’intéresse mais qu’elle a déjà trop de livres ! Ou encore, que mon livre est trop gros, ou pire, qu’elle n’aime pas lire !!!

    Ressens-tu une émotion particulière lorsque quelqu’un lit un de tes livres ou lorsque tu découvres une chronique ?

    Oui, bien sûr ! J’ai eu énormément de retours positifs sur mes romans et j’avoue que c’est une vraie récompense ! Un adolescent m’a dit que je lui avais donné envie de lire, une lectrice m’a complimentée sur mon style qui lui faisait penser à de la musique et m’a finalement acheté tous mes romans ce jour-là, après avoir commencé celui qu’elle avait acheté le matin même dans ce petit salon de province.

    As-tu un lecteur privilégié dans ton entourage ?

    J’ai une amie, oui, et aussi mon fils aîné qui a un œil critique acéré ! Heureusement, car je me laisse parfois emporter par mes personnages au détriment du rythme du roman. Des coupes s’imposent, ou au contraire, plus de précisions.

    Si tu étais un livre, ou un personnage de roman, qui serais-tu Florence Jouniaux ?

    Une question qui demande réflexion ! Le choix est difficile… Eléa dans La Nuit des temps pour l’amour qu’elle vit avec Païkan, ou Katniss dans Hunger games pour son courage, ou encore Heina, la Reine du Peuple des Arbres dans le premier tome de ma trilogie Les Sept Pierres de vie pour sa beauté et sa sagesse.

    L’écriture est-elle ton activité principale ? Exerces-tu une profession ou d’autres passions ?

    Non, car mon métier de professeure au lycée me prend beaucoup de temps et d’énergie mais je m’efforce de faire du sport et je chante dans une chorale (du classique), je prends aussi des cours de chant lyrique. En outre, comme j’aime m’évader et m’aérer l’esprit, je regarde beaucoup de séries sur Netflix comme « House of cards »« Orphan Black », « La servante écarlate », « Games of thrones » (dont j’ai lu l’intégrale avant  de voir l’adaptation), et bien d’autres ! J’écris donc le soir, tous les soirs les premières années, moins depuis un an. Mais je ne pourrais plus vivre sans l’écriture, cela est sûr !

    Être auteur ou écrivain est un métier particulier, comment cela se passe-t-il avec ton entourage ? Il te soutient ?

    Dans l’ensemble, oui, sauf quand je regarde une série d’un demi-œil et que je demande ce qui s’est passé.  Mon conjoint m’envoie souvent sur les roses ! Est-il parfois jaloux du temps que j’accorde à mes personnages ?

    Enfin, je te laisse le mot de la fin. Tu as carte blanche.

    L’écriture m’apporte beaucoup, c’est une palette d’émotions et de paysages avec laquelle je joue. Elle ne va pas sans la lecture. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils perdent quand ils ne lisent pas…  Je découvre, grâce à Facebook notamment, de nombreux auteurs de talent, qui, comme moi, sont auto-édités et avec qui nous échangeons. Je déplore que les maisons d’édition soient aussi frileuses et que sous prétexte qu’ils sont connus, des gens sans aucun talent soient publiés pour raconter leurs déboires ou étaler leur vie…

    J’écris pour mon plaisir, et fort heureusement, cela ne changera pas. Bien sûr, si un jour une maison d’édition me contactait, j’en serais ravie !

    La page Amazon de Florence Jouniaux


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  • Bonjour Fémi. Même si cela date, merci tout d’abord de m’avoir proposé la lecture de ton livre, Notre-Dame-des-Lettres, et de m’avoir fait confiance. Sans perdre de temps, on va entrer dans le jeu des questions et des réponses.

    Pour commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots, ou en quelques phrases si tu es loquace, et nous donner une idée de qui est Fémi Peters.

    Bonjour Chris ! Je t’en prie, c’était un plaisir pour moi d’avoir ton avis ! Alors, je suis une jeune femme de presque trente-quatre ans. Sinon, que dire ? Peut-être que j’écris pour essayer de savoir qui je suis, justement. Je crois que je suis une femme qui a des valeurs et parmi lesquelles, le respect, la justice et la franchise. Je suis plutôt féministe aussi, sans être extrémiste,  anticapitaliste, voire altermondialiste, même si je ne rejette pas tout de cette société de consommation. J‘oscille dans mes textes entre engagement et rêverie. J’aime la langue française et les belles lettres, me plonger dans un bon roman bien écrit, qui transporte, bouleverse, fait réfléchir. Ça me fait surtout du bien quand j’ai besoin de m’isoler un peu, d’être dans mon monde. J’admire les artistes engagés. D’ailleurs, je rêvais de faire de l’humanitaire étant jeune.

    Ensuite, parlons de ton lien avec l’écriture. Quand as-tu commencé à écrire ?

    Je pense que j’ai commencé à écrire vers l’âge de onze ou douze ans. J’avais créé un petit magazine avec ma mère. Il comportait des nouvelles, des contes. Il s’intitulait L’Encrier. Je mettais quelques poèmes de grands auteurs aussi et des blagues. Ce magazine était à destination de ma famille que j’avais gentiment invitée à s’abonner (rires). J’avais aussi écrit du théâtre au collège. J’avais joué une pièce que j’avais écrite après avoir entraîné quelques camarades. On a joué la pièce en cours d’histoire comme il s’agissait d’une pièce sur le Moyen Âge.

    Si on peut supposer que tu as désiré intégrer un couvent dédié à la littérature au cours de ta jeunesse, as-tu entretenu un lien particulier avec la lecture au cours de ton enfance ? Quelques auteurs t’ont peut-être marqué ?

    Tu as visé dans le mille ! (rires) Oui, j’ai des liens particuliers avec les livres, c’est peu de le dire ! (sourire) Ma mère m’a raconté que je pleurais pour apprendre à lire vers quatre ans, c’est dire ! Mon premier grand choc littéraire a été Victor Hugo. Vers l’âge de douze ou quatorze ans, je ne suis plus sûre exactement, non seulement j’adorais son œuvre mais j’étais admirative de l’homme, son engagement pour l’éducation, contre la peine de mort, pour les femmes, etc. J’avoue ensuite qu’en découvrant sa vie privée, j’ai été déçue d’une certaine incohérence entre l’artiste et l’être humain. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que les deux ne sont pas, comment dire, que l’on peut être un bon artiste et un piètre être humain, ou l’inverse, que les choses sont à nuancer, que je est un autre comme disait Rimbaud.

    Ensuite, ma seconde grande découverte littéraire a été Balzac et il est toujours parmi mes auteurs favoris. J’aime son projet littéraire qui n’a pratiquement pas d’équivalent. J’adore particulièrement son style parce que je pense être incapable de décrire comme lui. Il décrit les passions humaines mais il les rattache au contexte social et montre que l’être humain est baigné dans un contexte social, qu’il n’est pas un électron libre et d’ailleurs, les sociologues le considèrent même comme un précurseur.

     

    Au lycée, vers l’âge de dix-sept ans, j’ai découvert Jane Austen. J’aime beaucoup son observation fine et ironique des comportements humains. Je citerai aussi Maugham et Maupassant qui, pour moi, sont des maîtres de la nouvelle. Enfin, pour la pureté de la langue, je citerai Racine.

    Chaque auteur possède une source d’inspiration qui lui est propre. Certains ont besoin d’expier leurs souffrances quand d’autres rêvent de s’évader de notre monde. Quel est ton moteur ?

    Ce n’est certainement pas expier mes souffrances, ça c’est sûr ! (rires) Mon moteur, c’est que les gens prennent autant de plaisir à lire que j’en ai moi-même, c’est divertir, faire rêver, mais aussi avertir les gens des dangers et dérives de notre société. C’est aussi simplement le plaisir d’écrire, quand d’un coup, j’ai une idée et que je me dis que ça ferait une super histoire.

    Je sais que tu as écrit au moins deux nouvelles, que j’ai lues d’ailleurs. Chacun de tes ouvrages se différencie nettement des autres par son univers. As-tu un genre de prédilection ou aimes-tu changer de cadre selon tes humeurs ou le message que tu souhaites véhiculer ?

    Euh non, je n’ai pas de genre de prédilection. Il me semble que la science-fiction se prête mieux à dénoncer la société, même si on peut très bien le faire dans le cadre de la littérature blanche, comme on dit, générale. C’est vrai que quand j’ai envie de faire rire, j’irai plus facilement vers le théâtre, et pour exprimer quelque chose de plus personnel, la poésie. Et quand j’ai envie de raconter l’histoire d’un personnage, comme le cas de Willy dans Notre-Dame-des-Lettres, cela me semblait plus adéquat de me tourner vers le roman, même si ce texte a été aussi le prétexte pour moi de dénoncer le fanatisme. Pour les nouvelles, c’est plus pour dénoncer quelque chose.

    Notre-Dame-des-Lettres est clairement un hommage à la littérature. On note beaucoup de similitudes avec la vie de monastère. D’où t’est venue cette idée ?

    C’est sans doute parce que j’étais très croyante lorsque j’étais jeune, de confession catholique. Même si depuis, je ne crois plus, les rituels et les prières me sont restés en mémoire. Lorsque j’imaginais Willy retiré, se consacrant à la littérature,  c’est tout naturellement que l’idée de monastère m’est venue. Le parallèle entre la vie monastique et le couvent de Notre-Dame-des-Lettres m’amusait et me permettait de dénoncer le fanatisme qui, je dois le dire, me fait assez peur, et ce bien avant la montée du terrorisme. C’est le fanatisme, quelque soit le sujet, qui m’effraie, même pour une cause juste, et peut-être aussi parce que, d’une certaine manière, je suis une fanatique littéraire ! (rires) Oui, vous l’aurez compris, Willy, c’est un peu moi, même si ce n’était pas le but recherché !

    On a parfois échangé furtivement en tant qu’auteurs. Tu m’avais parlé de quelques-uns de tes projets. Où en es-tu ?

    Je crois que je t’avais dit que j’écrivais des poèmes et depuis nos échanges, j’ai terminé un recueil. Trois d’entre eux ont été publiés dans une revue littéraire, Traversées (numéro 85 de la revue). L’un porte sur Brest, la ville où j’ai vécu trois ans. J’ai voulu écrire sur Brest car c’est une période marquante de ma vie au niveau personnel et du coup, ce sont plutôt des bons souvenirs. Le deuxième porte sur l’arbre que je peux voir depuis mon balcon. J’ai voulu écrire à ce sujet car je suis sensible à la nature, j’adore voir cet arbre majestueux, triomphant. Ça peut paraître bête à dire mais cela me rassure. Il représente le symbole de la vie pour moi. Le dernier est plus triste. Il parle de la vie qui passe, quand on n’en fait rien, quand on renonce à ses rêves, c’est un peu mon angoisse.

    Je suis aussi toujours en train d’écrire deux romans, l’un de fantasy et l’autre de science-fiction.

     

    Avec des amis écrivains, on est en train de mettre la dernière main à un projet de recueil de nouvelles, Sur le fil, qui sera publié en auto-édition et gratuitement.

    Je n’ai pas pris le temps de vérifier pour chacun de tes livres mais si je ne me trompe pas, tu as pris le choix de publier toi-même tes livres, excepté pour Carte non valide, une de tes brillantes nouvelles qui a été publiée par L’ivre Book. Y a-t-il une raison particulière ? Comptes-tu retenter le choix de l’auto-édition à l’avenir ?

    Non, la première fois que j’ai été auto-éditée, c’est simplement parce que j’avais gagné un concours. Il s’agissait d’un concours de blogueurs  en partenariat  avec Books on Demand, chacun choisissait parmi divers résumés de textes et le finaliste gagnait une publication gratuite de son œuvre. BOD fait de l’impression à la demande.

    Il est fort possible que je retente le choix de l’auto-édition mais je ne ferme pas la porte à l’édition classique pour autant. Beaucoup d’auteurs sont hybrides : certains de leurs textes sont publiés par des maisons d’édition classiques, traditionnelles et d’autres en auto-édition. Il est très dur de toute façon de se faire connaître dans le monde littéraire, même dans l’édition indépendante.

    Ressens-tu une émotion particulière lorsque quelqu’un lit un de tes livres ou lorsque tu découvres une chronique ?

    Oh oui ! Je ressens beaucoup de joie car, globalement, les gens ont aimé mon roman (à part deux personnes) et j’ai reçu peu de critiques négatives mais j’ai aussi un peu d’appréhension au début de la lecture car je me demande si le lecteur aura apprécié.

    Le problème est que très vite, je retombe vite dans le doute et l’inquiétude concernant la valeur de ce que j’écris. Les commentaires ne réussissent qu’à m’apporter une joie éphémère mais je pense que c’est le cas de beaucoup d’artistes.

    As-tu un lecteur privilégié dans ton entourage ?

    Oui, ma femme mais je n’appellerai pas cela privilégié, la pauvre ! Car elle subit toutes mes humeurs. (rires) Je lui parle en général de l’idée qui vient de jaillir dans mon esprit, puis je lui fais part des problèmes rencontrés mais je refuse catégoriquement qu’elle lise les premiers jets. Elle est ensuite invitée à lire et à me donner son avis qui a intérêt à être enthousiaste ! (rires)

    Si tu étais un livre, ou un personnage de roman, qui serais-tu Fémi Peters ?

    Je serai le Père Goriot, enfin le livre, sûrement pas le personnage! (rires) Car je n’ai pas l’intention de mourir le cœur brisé par mes propres enfants. Heureusement, je n’en ai pas! (rires) Sinon comme personnage, je serai Élisabeth dans Orgueil et Préjugés pour son humour et sa légèreté ou Jane Eyre dans l’œuvre éponyme pour sa force de caractère.

     

    Dans le premier cas, c’est parce que je me reconnais dans Élisabeth. J’aime rire et même si aujourd’hui je suis moins légère qu’avant, elle me fait beaucoup penser à moi, aujourd’hui mais surtout quand j’étais adolescente.

    Dans le second cas, j’admire Jane Eyre. Elle est consciente de ses faiblesses, pauvreté et laideur, mais elle estime que chaque être humain mérite le même traitement et que tout le monde a droit au bonheur. Elle est également directe, voire insolente (rires) et cela m’amuse ! Même quand elle tombe amoureuse de M. Rochester, elle refuse que l’amour l’absorbe. Elle insiste sur le fait qu’elle est un être humain et qu’elle a des pensées, des sentiments qui doivent être respectés.

    Je me retrouve aussi beaucoup dans Jo dans Les quatre filles du Dr March parce qu’elle rêve d’écrire, qu’elle a un côté garçon manqué, elle fait ce qu’elle veut, a de la volonté, elle est assez peu comprise des autres.

    L’écriture est-elle ton activité principale ? Exerces-tu une profession ou d’autres passions ?

    Mon rêve, ça aurait été de vivre de l’écriture. Je n’y crois plus vraiment, même si cela reste un espoir comme dans la boîte de Pandore.

    J’ai été animatrice socioculturelle auprès des enfants pendant longtemps, ce qui me permettait de pouvoir proposer des activités culturelles telles que les contes et le théâtre.

    J’ai repris depuis peu des études de droit. Discipline qui m’attire à cause des valeurs de justice et de respect des droits. J’aime aussi la rigueur et le sens de l’analyse que demande cette discipline. Sinon il m’arrive de faire des interventions artistiques de temps en temps dans les écoles ou les médiathèques.

    Être auteur ou écrivain est un métier particulier, comment cela se passe-t-il avec ton entourage ? Il te soutient ?

    Joker à cette question ! (rires) Je n’ai pas envie de me fâcher avec ma famille. Non, sinon sérieusement, ils me soutiennent, même s’ils ont peur pour moi par rapport à la vie précaire que je mène. C’est surtout un soutien moral, même si ma petite sœur a acheté toutes mes œuvres et me donne parfois son avis.

     

    Ma femme me lit, me corrige, illustre certains de mes textes. D’une certaine manière, ma femme me soutient financièrement puisqu’elle travaille davantage que moi. Le travail à temps partiel me permet du coup de continuer à écrire.

    Il m’arrive parfois de demander l’avis de ma mère. Ma mère essaie de me donner des pistes (concours, articles donnant des conseils pour écrire, etc.) mais  malheureusement, il est rare que je n’ai pas déjà les informations. J’avais fait également lire certains de mes textes à mon père que je fais rire.

    Enfin, je te laisse le mot de la fin. Tu as carte blanche.

     

    J’ai beaucoup aimé répondre à ton interview, même si je n’aime pas tellement me dévoiler. L’écriture étant un travail solitaire, ça fait plaisir de pouvoir échanger avec un confrère. Je te remercie beaucoup !

    Le site de Fémi Peters

    La page Facebook de Fémi


    2 commentaires
  • Bonjour Audrey. Tout d’abord, merci d’avoir accepté ma proposition de chroniquer ton roman, Noosphère. Sans perdre de temps, on va entrer dans le jeu des questions et des réponses.

    Pour commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots, ou en quelques phrases si tu es loquace, et nous donner une idée de qui est Audrey Pleynet.  

    Bonjour, et merci pour cette interview ! Que dire de moi ? Alors je suis née en 1984. Je suis diplômée d'une Grande Ecole de Commerce mais je suis partie travailler dans l'humanitaire à l'étranger pour des ONG françaises (Organisations Non-Gouvernementales). Au fin fond d'une base avancée du Tadjikistan, sans internet, sans télé et parfois (souvent) sans électricité, j'ai adopté les objets qu'on trouve dans tous les pays du monde : un stylo et un papier ; pour enfin coucher tout ce que j’avais en tête. L'écriture de mon roman Noosphère a commencé là-bas et s'est poursuivi dans mes autres pays de mission jusqu'à mon retour en France. J'ai travaillé dans une association à Paris auprès des SDF et des prostituées puis j'ai posé mes valises en Vendée pour fonder une famille (mon fils a 1 an bientôt) et finaliser puis auto-éditer mon roman en août 2017. Noosphère est un roman de science-fiction sur une futur proche avec de l'action, de l'amour, des réflexions philosophiques, géopolitiques et sociales. 

    Ensuite, parlons de ton lien avec l’écriture. Quand as-tu commencé à écrire ?

    Toute petite, je soignais mes rédactions, mes dissertations à l’école, comme la bonne petite élève que j’étais. Et puis j’ai commencé à écrire des journaux intimes, de petites histoires. Mais je suis venue à l’écriture d’abord par l’oral. Très bavarde, j’aimais raconter des histoires à mes amis, à mes jouets, à mes parents. J’aimais inventer et imaginer avant tout. Le besoin de le coucher sur papier est venu de la peur de perdre toutes ces histoires dans ma tête.

    Derrière tes lignes, on peut sentir une personne férue de culture, notamment par l’intermédiaire de citations, par la pertinence des connaissances évoquées et par les quelques références inhérentes à la richesse du patrimoine humain.  Y a-t-il des auteurs que tu as pu lire dans ta jeunesse et qui t’ont inspiré lorsque tu as décidé d’endosser le costume d’écrivain ?

    J’ai eu la chance d’avoir des parents passionnés par l’histoire, la philosophie et la littérature. On en parlait toujours à table et quand on visitait un château par exemple, on ne visitait pas juste un château, on reprenait toute la généalogie des rois et reines de France, des grands conflits, des écrivains et poètes qui avaient écrits sur la région. Ce désir d’apprendre et de transmettre a été un cadeau extraordinaire. Petite dernière de la famille, pour tenir le ryhtme j’ai lu des livres qui n’étaient pas de mon âge et qui m’ont profondément marquée comme Robert Merle, Barjavel et Bernard Werber dont l’approche humaine de la science-fiction a été une grande inspiration.

    Chaque auteur possède une source d’inspiration qui lui est propre. Certains ont besoin d’expier leurs souffrances quand d’autres rêvent de s’évader de notre monde. Quel est ton moteur ?

    Je suis fascinée par l’aventure humaine, son histoire, son potentiel tant au niveau cognitif, que dans sa résilience, sa capacité d’empathie et de compassion, mais aussi d’horreur. C’est ce que je veux faire ressortir dans mes romans, une sorte d’exploration de l’âme humaine.

    J’ignore si tu as écrit d’autres livres, romans ou nouvelles, je n’ai rien trouvé d’autre venant de toi sur Internet. Il m’a été difficile de cerner concrètement le genre de Noosphère. Il y a un petit côté espionnage auquel je ne m’attendais pas forcément, un soupçon de romance mais surtout une touche de science-fiction. Si tu dois écrire d’autres livres, as-tu un genre de prédilection ?

    Ahah, effectivement Noosphère est difficile à classer. Mon genre de prédilection est la science-fiction mais le thème est compliqué à définir. Je lui préfère celui de « fiction spéculative ». Avec lui, pas besoin de progrès de la science, il suffit juste de se poser la question « et si ? » et après dérouler l’intrigue et voir comment les humains réagissent face à cela. Dans Noosphère je me suis retrouvée, sans le faire exprès, à appliquer un concept philosophique (celui de la Noosphère de Pierre Teilhard de Chardin) à notre monde d’aujourd’hui. Comme l’ont fait les réalisateurs de Matrix avec l’allégorie de la caverne de Platon. Je vais probablement écrire mes prochains romans et nouvelles dans cette veine.

    Noosphère semble être une ode à la connaissance. On sent ta volonté de distiller de nombreux messages. La science-fiction est-elle un moyen pour toi de partager les fruits de ta réflexion ?

    C’est exact. Sur de nombreux points, j’ai utilisé mon roman comme un étendard. C’est aussi parce que j’ai travaillé dans l’humanitaire et le social et je souhaitais éveiller un peu les consciences sur certains sujets qui me tiennent à cœur suite à mes expériences professionnelles.

    Visiblement, tu as voulu aborder de nombreux thèmes de réflexion. Je ne les ai pas forcément tous répertoriés, étant donné que j’étais pris par l’histoire. Peux-tu nous dire quel était le but qui se cachait derrière la rédaction de Noosphère ?

    Comme je le disais, j’ai travaillé dans l’humanitaire à l’étranger pendant plusieurs années, puis, de retour en France j’ai dirigé un centre d’accueil de jour pour personnes vivant à la rue, parfois sortant de prison ou toxicomanes, avec des problèmes psychiatriques, etc, et aussi pour les femmes en situation de prostitution en grande majorité victimes de traite des êtres humains. Toutes ses expériences m’ont fait grandir à un point que je ne peux pas décrire et j’ai reçu mille leçons de vie. Mais le point commun que j’ai retiré dans toutes ces situations, c’est que l’éducation et la culture sauvent. Ça enrichit l’âme, ça touche quelque chose de si précieux dans l’homme que ça permet de déplacer des montagnes. J’ai vu des dizaines de programmes de développement mais ce qui faisait sortir de la misère avant tout c’était l’instruction, la lecture, l’écriture, l’ouverture à l’autre. J’ai vu des étincelles de vie naître dans des yeux autrement éteints, alors qu’ils contemplaient un tableau, une statue, ou en lisant un livre. Le beau de l’œuvre faisait ressortir le beau dans l’homme, le poussait à désirer du beau dans sa vie, du bon pour lui-même qui retrouvait de la valeur à ses propres yeux. Des jeunes femmes esclaves sexuelles en Europe en apprenant l’histoire de l’humanité se retrouvaient connectées aux humains avant elles et en elles naissait un désir de reprendre le contrôle de leur propre vie, et l’éducation leur donne ce pouvoir. Et alors elles apportaient à leur tour leur contribution  la connaissance et à l’aventure humaine. C’est la réflexion que j’ai voulu transmettre dans mon roman Noosphère : le savoir rend libre, l’éducation donne la capacité d’exercer cette liberté, la culture montre le beau en toute chose, la connaissance produit l’empathie. Mais en face, beaucoup craignent cette liberté et ce pouvoir…

    Dans ton roman, quelques personnages masculins et féminins gravitent autour de deux personnages principaux, Inès et Matt. T’identifies-tu à Inès et Matt serait-il inspiré par une connaissance réelle ? Ou sont-ils pleinement issus de ton imagination ?

    Un jour un psychologue m’a dit : « dans nos rêves, nous sommes toutes les personnes qui apparaissent ». Je pense que c’est pareil pour un écrivain et ses personnages. Inès devait être un personnage secondaire (attention révélation !) mais c’est celle qui a fait preuve de plus de courage pour passer à l’action et venir en aide à Matt. J’aime à penser que j’aurai eu le même courage. Mais les lâchetés et les zones d’ombre de mes antagonistes sont sûrement aussi les miennes.

    Matt répond à la même règle sauf pour l’aspect physique : au fur et à mesure du développement du côté romantique de l’histoire, il a pris les traits de mon compagnon J

    Le moment est venu de se demander si tu prévois de concrétiser d’autres projets littéraires. Par hasard, serais-tu actuellement en train de plancher sur une histoire ?

    Ahah, oui ! Pour l’instant, je me consacre uniquement à l’écriture donc j’ai pas mal de projets en route. Tout d’abord la retranscription d’un carnet de voyage écrit pendant ma mission humanitaire au Tadjikistan. J’ai aussi commencé un autre roman plutôt post-apocalyptique sur les thèmes philosophiques de l’espoir et du sens à donner à sa vie. Je réponds à plusieurs concours de nouvelles et j’ai aussi une novella (un très court roman) en projet.

    Si je ne me trompe pas, tu as utilisé le moyen de l’auto-édition. Publier un livre demande beaucoup d’énergie et d’endosser plusieurs casquettes. Il faut réaliser la couverture, s’occuper de la mise en page et effectuer un travail de relecture et de correction. As-tu eu besoin d’aide pour peaufiner ton roman ou t’es-tu chargée de tous les éléments de sa réalisation ?

    En effet, un auteur auto-édité doit tout faire sans maison d’édition mais on n’a pas pour autant aucune aide. Des amies ont été mes bêta-lectrices, mes parents ont été mes correcteurs (comme quand j’allais à l’école) et une amie qui a une boîte de communication (Youbold) a réalisé ma couverture (magnifique d’ailleurs). La mise en page… je ne le souhaiterais pas à mon pire ennemi donc je m’en suis chargée toute seule…

    Ressens-tu une émotion particulière lorsque quelqu’un lit un de tes livres ou lorsque tu découvres une chronique ?

    Oh que oui, ce sont les montagnes russes de l’émotion ! Je reprendrai les vers de la poétesse de la Renaissance Louise Labé qui le dit bien mieux que moi : « je vis, je meurs, je me brûle et me noie, j’ai chaud extrême en endurant froidure » 

    As-tu un lecteur privilégié dans ton entourage ?

    Pas un, mais plutôt quatre : mes plus proches amies qui constituent une sorte d’hydre à quatre têtes dont l’avis m’importe énormément.

    Si tu étais un livre, ou un personnage de roman, qui serais-tu Audrey Pleynet ?

    Avec mon désir insatiable d’apprendre, j’aimerai être l’encyclopédie ! J

    L’écriture est-elle ton activité principale ? Exerces-tu une profession ou d’autres passions ?

    Pour l’instant, c’est mon activité principale, mais je pense reprendre bientôt un poste dans l’humanitaire ou le social, de préférence tourné vers l’éducation (on y revient J ). La science-fiction et la philosophie sont des passions que j’explore dans plusieurs médias donc je suis aussi une grande lectrice, fan de cinéma et de séries télé.

    Être auteur ou écrivain est un métier particulier, comment cela se passe-t-il avec ton entourage ? Il te soutient ?

    Alors bizarrement, c’est assez nouveau pour eux car j’ai longtemps écrit en cachette. À part les plus proches amies et mon compagnon bien-sûr, j’ai avoué cette activité étrange à ma famille une fois la première version du livre achevée. Ils n’ont donc pas été témoins des milliers d’heures de travail que j’ai eu à fournir. Mais évidemment mon entourage me soutient totalement maintenant qu’ils sont au courant. Mais je trouve qu’il y a toujours une incommunicabilité dans l’acte de création qui fait que l’écriture reste une activité très solitaire et une expérience difficile à partager.

    Enfin, je te laisse le mot de la fin. Tu as carte blanche. Mais juste avant, je tiens à te dire que ça serait un plaisir de lire un autre roman rédigé par tes soins.

    Merci beaucoup ! J’espère pouvoir présenter bientôt d’autres écrits. J’espère aussi que ce mélange de science-fiction et de philosophie/réflexion sociétale à la croisée des genres plaira et trouvera son public !

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