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L'orage au ventre : en silence, une famille se déchire
Titre : L'orage au ventre
Auteur : Chrystèle Corbery
Genre : Drame/Thriller
Nombre de pages : 194
Numérique : 5,99€ Broché : 14€
Ma note : 14/20
En premier lieu, je remercie chaleureusement Chrystèle Corbery de m'avoir offert la lecture de son roman. Ensuite, je ne vais pas me perdre en bavardages superficiels et vous proposer de lire le syno, histoire d'avoir une idée de ce qui vous attend dans L'orage au ventre.
Diane est un modèle de réussite. Elle a un mari attentionné, un travail qu’elle adore et un fils, Vital, qu’elle aime plus que tout au monde. À bien des égards, elle pourrait faire pâlir de jalousie la plupart des autres femmes. Pourtant, Diane porte en elle une colère sourde, un orage qui gronde constamment dans son ventre, une colère qui la paralyse. Antoine, son mari, et Olivia, sa meilleure amie n’ont jamais saisi la profondeur de ce mal. Seul Marek, un jeune artiste, a vu et ressenti la haine profonde qui la dévore de l'intérieur. Diane aura-t-elle la force de combattre ce monstre tapi en elle et qui pourrait la pousser à commettre l’irréparable ?
Pour être honnête, je dois avouer que j'ai eu un sentiment mitigé, comme cela m'arrive souvent j'ai l'impression, en lisant ce livre. Oh, je ne dirais pas que je n'ai pas aimé, globalement, j'ai apprécié cette lecture. Pour l'illustrer, je tiens à préciser que je l'ai lu en quelques jours, ce qui est généralement bon signe. Non, le petit problème, c'est que j'ai la sensation d'être resté sur ma faim. Je vous explique.
L'intrigue est bien pensée de la part de l'auteure. On découvre petit à petit l 'intimité du cercle familial composé autour de Diane et d'Antoine et on s'intéresse en particulier au ressenti très personnel de Diane. On suit Diane, et non pas cette famille, et notamment sa relation hypocrite et compliquée avec son beau-père, relativement présent dans la vie de son fils. Je ne veux pas trop en dire sur l'intrigue sous peine de gâcher le suspense, mais ce n'est pas elle qui m'a posé un problème. D'ailleurs, avant de dire ce qui m'a un peu dérangé, je vais vous dire ce que j'ai bien aimé. Qui a parlé de suspense ?
En fait, je dois avouer qu'il y a quelque chose que j'ai beaucoup apprécié dans cette lecture et que j'ai trouvé très intelligent, c'est la faculté du narrateur a nous attacher au personnage principal de son roman et à ressentir ses émotions. Ainsi, quand le rideau tombe, à l'exception d'Antoine et de Vital, le fils du couple concerné, on ne sait plus qui est la victime ni le coupable entre le beau-père et la belle-fille. Pourtant, il y a une sorte de "vainqueur" entre les deux. On ne saurait vraiment dire si le bien a triomphé du mal. Et je trouve que c'est en ça que le dénouement est réussi. On tient là pour moi un drame digne de son nom dans son expression au niveau du fond.
Pour corroborer le tout, j'ai trouvé que Chrystèle Corbery était plutôt douée dans la création de la personnalité de ses personnages. Ils ont presque une vraie dimension psychologique, ils sont travaillés, on les sent vivre, et on pourrait presque se demander s'ils n'existent pas vraiment.
Maintenant que j'espère vous avoir expliqué succinctement en quoi ce roman était à lire, je peux me permettre de l'égratigner un peu. Si j'ai apprécié la plume de l'auteure, j'ai quand même été parfois troublé par la concordance des temps, variant d'un chapitre à l'autre, et parfois d'un paragraphe à l'autre. Bon, ce n'est pas non plus horripilant, loin de là, mais cela reste à travailler, je pense. À moins que ce ne soit volontaire de la part de l'auteure. Et enfin, j'ai trouvé que le récit était trop descriptif et explicatif, et pas assez rythmé. j'aurais aimé plus de dialogues, que l'on vive avec plus d'intensité les discordes entre le beau-père et sa belle-fille, et que l'on sente de façon plus prégnante tous ses non-dits. Le problème, c'est que je pense que ce livre aurait pu être meilleur, un poil plus long et nous tenir encore plus en haleine. Car finalement, la fin tombe assez rapidement. C'est dommage. Mais c'est bien, hein, je crois que c'est un premier roman de la part de Chrystèle Corbery, et je n'ai pas envie de la froisser ni de vous dissuader de la lire.
Pour terminer cette chronique, je vais clore le sujet avec un point positif. J'aime beaucoup la couverture. Elle est très réussie et donne envie de s'arrêter sur le roman.
Merci Chrystèle !
Tags : drame, famille, conflit, colère, haine
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