• Un secret halo de rose : une psychanalyse savamment orchestrée par un drôle d'éléphant !

    Titre : Un secret halo de rose

    Auteur : Léonnic Asurgi

    Genre : Contemporain

    Nombre de pages : 170

    Edition : Prem'Edit

    Numérique : 7€ Broché : 17€

    Ma Note : 15/20

    Tout d'abord, je tiens à remercier Léonnic Asurgi pour m'avoir confié son roman que l'on peut considérer, sans nul doute, comme un Ovni. Certes, le livre ne vole pas mais ses lignes m'ont fait planer. Par intermittence tout du moins. Syno.

    « Je me sens bien, animé d’un sentiment de plénitude. Les yeux plissés en guise de protection solaire, je respire profondément, hyperventilé, et tout un tas de fictions et scenarii me pénètrent, me traversent, se bousculent. L’inspiration revient comme un cheval au galop, à la vitesse de la marée montante. Je médite. Je somnole. 
    Je m’évade, néo adepte de contemplation. Je platonise. La journée a fusé, si j’en crois le ciel qui commence à rosir, formant des halos entre ciel et mer, entre chien et loup. Sans emphase il y a encore peu de temps, je suis désormais en phase de réanimation. Sans envie il y a si peu de temps, je suis désormais en vie. » 
    Ronan est en détresse depuis la mort de son meilleur ami. Un banal accident de la route aux abords d’un rond-point damné. Que s’est-il vraiment passé ce soir-là ? Ronan ne sait plus très bien. Pourtant, il était aussi dans la voiture. Depuis, ses souvenirs s’entrechoquent, brouillent sa mémoire et les pistes, le mènent à l’impasse. Harcelé par le père du défunt, otage de ses propres démons et hallucinations, lâché par son psy, il s’exile alors sur le phare de la Vieille, au large de la pointe du Raz, où il vivra une odyssée aussi salvatrice qu’extraordinaire, aux confins de l’irréalité.

    Lorsque j'arrive à la fin d'un roman et que se dresse enfin le portrait complet de l'oeuvre de son rédacteur, je perçois enfin l'essence qui a animé l'artiste créateur. Du moins, je le crois. Cependant, un problème se pose parfois à moi dans le domaine de la littérature, un conflit qui englobe aussi bien l'écriture que la lecture. Il faut arriver à confondre le fond et la forme pour ne voir plus qu'un seul bloc. Et ce n'est pas toujours évident. Autant vous le dire, la plume de Léonnic Asurgi est admirable, chatoyante, teintée d'humour et de références, parfaitement maîtrisée et ponctuée par un vocabulaire soutenu. Amateurs de la langue française, jetez-vous sur ce livre, ce n'est pas un conseil, c'est un ordre !

     

    Toutefois, j'ai été désarçonné par cette qualité époustouflante de l'auteur quand il s'agit d'écrire, de devoir inventer des expressions imagées pour appâter le lecteur, en particulier dans le cœur de l'ouvrage. Pourquoi me direz-vous ? Car j'ai eu la sensation que cette plume n'avait pas pour vocation de soutenir une intrigue rondement ficelée. Les phrases étaient belles mais elles ne portaient pas de suspense et n'assoiffaient pas le lecteur de ce désir insoutenable de lire encore et encore et encore... Je ne voyais rien d'autre qu'une forme de masturbation syntaxique, grammaticale et orthographique... C'est du moins ce que j'ai pensé pendant certains chapitres où j'ai été gagné progressivement par l'ennui, et cela en dépit du caractère attachant et désopilant du personnage principal, notamment quand il était le narrateur. Soit dit en passant, c'est très personnel mais je ne suis vraiment pas à l'aise avec cette manière de changer de narrateur selon les chapitres.

    Mais n'allez pas croire que mes impressions étaient fondées. L'intrigue, elle était bien là. Il ne s'agissait pas juste d'une crise existentielle de la part de l'auteur ou d'une volonté de son géniteur de s'exorciser de maux qui le taraudent comme j'ai commencé à le penser. Au moment où je me lassais de plus en plus, l'intrigue est revenue. Comme par magie. Et même si j'ai cru deviner les grandes lignes du dénouement, je me suis surpris à enchaîner les derniers chapitres.

    Les entrevues de Ronan avec son psychiatre, Goulien, avaient donc un but scénaristique. Tout était limpide, tout se tenait. Oui, car j'aurais dû vous le préciser avant mais le récit s'articule autour d'un homme brisé, d'un homme qui a perdu son meilleur ami et qui semble n'avoir jamais eu la vie comme alliée. Ainsi, on le suit au cours de son traitement psychiatrique avec un spécialiste et on découvre avec lui sa folie qui le ronge de l'intérieur.

    En outre, Léonnic Asurgi semble vouloir nous prodiguer de sa vision de l'univers psychiatrique. Il nous offre un portrait que j'ai d'ailleurs déjà esquissé lorsque je me suis interrogé sur ce monde. Et je dois avouer que plus j'y pense, plus j'aime sa manière loufoque d'aborder le sujet. J'aime Ronan, j'ai envie de l'aider et de l'encourager. Moi aussi, j'ai envie de retrouver cet éléphant rose qui l'empêche de retrouver la sérénité. Ce qui me fait rappeler un détail qui n'est pas un, le thème principal de cette fiction : la mort et plus précisément le deuil. L'intrigue est parfois secondaire, l'instrument qui sert véritable cause de l'auteur, et cela ne m'a pas échappé. Un secret halo de rose trouble notre réflexion quant au chagrin que l'on peut ressentir à l'endroit d'un proche mais surtout de la culpabilité qui peut en découler lorsque l'on est concerné par ce drame. 

    Pour conclure, je dois avouer que j'ai ressenti différentes sensations au cours de cette lecture. Malheureusement, l'ennui en a fait partie. Mais je suis resté tout de même sur une impression positive, captivé notamment par les quarante dernières pages. Et je ne veux pas me répéter mais quel style ! Cet écrivain a du style, il faut le dire, le redire et le marteler jusqu'à ce que cela entre dans les crânes. Il est juste regrettable que l'intrigue ait semblé perdre en intensité et en cohérence au moment où l'on doit au contraire s'immerger dans l'histoire qu'on nous propose.

    Un secret halo de rose sur Amazon

    Le site de Léonnic Asurgi


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 29 Juillet 2018 à 17:23

    C'est une très belle chronique que tu proposes ici ! Endiablée, enthousiaste tout en restant objectif, j'adore ! On ressent la passion qui t'anime quand tu parles du sytle de l'auteur, mais aussi cette frustration de voir autant de talent mis à mal par l'intrigue, j'étais dépitée avec toi mais je dois reconnaître que tu m'as donné envie de découvrir cette plume, ce style devant lequel tu es en admiration.

     

    Merci pour la découverte !

      • Lundi 30 Juillet 2018 à 08:50

        Disons que je fais partie de ce lectorat qui a besoin d'une intrigue pour palpiter. Même si je cerne les messages de l'auteur, écrire demande un mélange de certaines qualités, une forme d'harmonie qui est personnelle dans le fond, chacun a son style. Mais bon, Léonnic a vraiment une jolie plume et dégage une maturité presque sidérante. D'ailleurs, je crois qu'il s'agit d'un premier livre. J'essaie d'être sincère car étant auteur, j'aurais envie de soutenir mes collègues et de leur coller à tous des 19 en fermant les yeux sur ce qui ne va pas xD

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    2
    Léonnic
    Dimanche 12 Août 2018 à 13:17
    Un grand merci pour cette chronique dense, riche, passionnée, sincère et aux multiples messages. Il ne s'agit pas de mon premier texte, un autre roman (Moul€ Fric) avait été publié en 2007, pour info.
    3
    Ivy
    Samedi 9 Mars à 22:17

     premier texte, un autre roman 

    4
    Herbert Waster
    Lundi 11 Mars à 22:20

     Les gens ont besoin de romantisme. Tout cela se passe comme dans https://justdaz.tv/1163-taylor-swift-the-eras-tour-2023.html les films. 

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